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Christian Clavier, légende vivante de la comédie française, s’est récemment exprimé sans détour dans une interview accordée à Brut. À l’occasion de la sortie de son nouveau film Le Routard, il a livré ses coups de cœur… et ses coups de griffe, notamment à l’encontre d’Alain Delon et Jonathan Cohen.
Christian Clavier tacle Alain Delon sans détour
Interrogé sur les acteurs qui l’inspirent ou le font rire, Christian Clavier n’a pas mâché ses mots. Face caméra, il confie que l’humour de Pierre Niney le séduit particulièrement, soulignant son sens de la comédie et son talent naturel. Mais lorsqu’il évoque Alain Delon, son ton change. « Delon ne m’a jamais fait beaucoup rire », lâche-t-il, le regard franc. Selon lui, l’ego démesuré peut représenter un obstacle sérieux à la fibre comique.
Alain Delon, décédé en août 2024 à l’âge de 88 ans, reste une icône du cinéma dramatique. Cependant, ses rares tentatives dans le registre de la comédie, comme dans Astérix aux Jeux olympiques, n’ont visiblement pas convaincu Clavier, qui pointe une forme de narcissisme mal adapté à l’autodérision nécessaire dans le genre.
Le propos du comédien résonne fort, tant il illustre les différences générationnelles et stylistiques dans le cinéma français entre les acteurs axés sur le drame et ceux ancrés dans la comédie populaire.
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Des compliments pour certains, des réserves pour d’autres
Loin de se contenter d’un simple règlement de comptes, Christian Clavier a également mis en lumière plusieurs figures montantes de la comédie. Il s’est ainsi montré très élogieux envers Jérôme Commandeur, qu’il trouve non seulement hilarant mais aussi très juste dans le jeu. Pour lui, l’humour repose sur la précision et l’émotion, qualités que Commandeur maîtrise à la perfection.
En revanche, il se montre plus nuancé à propos de Jonathan Cohen. Selon Clavier, l’acteur est « trop intellectuel » dans sa manière d’aborder la comédie. Il semble lui reprocher une forme d’humour trop conceptuelle, éloignée de l’efficacité comique immédiate qu’il affectionne tant et qu’il incarne depuis les années 1970.
Quant à Quentin Dupieux, réalisateur adulé par une partie du jeune public, il ne trouve pas grâce aux yeux de Clavier. Bien que reconnaissant un style original, il affirme que les idées de Dupieux commencent à tourner en rond. Une critique franche adressée à un artiste souvent salué pour son audace mais dont l’univers s’avèrerait trop répétitif pour certains grands noms du milieu.
Le retour de Christian Clavier sur le devant de la scène
À 72 ans, Christian Clavier ne compte pas lever le pied. Toujours aussi actif, il partage actuellement l’affiche du film Le Routard avec Hakim Jemili, Fred Testot et Alice Taglioni. Ce long-métrage, réalisé par Philippe Mechelen, permet à Clavier de renouer avec les codes de la comédie populaire tout en s’ouvrant à une nouvelle génération d’acteurs.
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Avec cette nouvelle production, il continue de consolider son statut de pilier du cinéma français, tout en confirmant qu’il reste lucide et acéré dans son regard sur ses pairs. Sa parole, souvent attendue dans l’univers du spectacle, résonne comme celle d’un homme d’expérience, à la fois engagé et fidèle à une vision précise de la comédie.
Toujours prompt à défendre ses convictions artistiques, Christian Clavier nous rappelle qu’au-delà des modes et des courants, l’humour repose avant tout sur l’authenticité et la générosité du jeu. Un avis assumé, fidèle à son parcours aussi riche que légendaire.
