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Adolescence sur Netflix choque l’Europe : “Un miroir effrayant de nos jeunes perdus” selon des experts

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La série britannique Adolescence, portée par Stephen Graham et Jack Thorne, s’impose actuellement parmi les programmes les plus visionnés de Netflix. Présente dans le top mondial de près de 80 pays, elle provoque une onde de choc en explorant la jeunesse actuelle, marquée par la violence et les dérives numériques.

Un phénomène mondial aux répercussions politiques

Composée de seulement quatre épisodes en plan-séquence, Adolescence frappe fort. Le réalisme brut de la série, qui aborde frontalement la violence adolescente et la toxicité des réseaux sociaux, résonne de manière troublante avec les drames récents relayés par les médias. En Grande-Bretagne, la série a fait tant de bruit que le gouvernement s’est saisi du sujet. Des pays comme l’Espagne ou la Norvège évoquent sérieusement l’interdiction d’accès aux réseaux sociaux pour les moins de 16 ans.

En France, la loi votée en 2023 pour instaurer une majorité numérique à 15 ans n’est toujours pas appliquée. Adolescence agit ici comme un miroir sociétal, révélant les failles d’encadrement du numérique chez les jeunes, tout en pesant dans le débat politique et éducatif à l’échelle internationale.

Un sujet qui divise les spécialistes de l’enfance

Fille de Jean-Jacques Goldman et psychologue de renom, Caroline Goldman a partagé son regard sur les enjeux développés par la série. Pour elle, les réseaux sociaux ne sont pas la cause directe des dérives, mais un symptôme révélateur de dysfonctionnements familiaux et de carences affectives. Elle soutient qu’une meilleure prise en charge des parents permettrait d’endiguer certains comportements extrêmes des adolescents.

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Elle appelle à un renforcement de l’éducation autour des besoins émotionnels et relationnels des enfants, en parallèle d’un meilleur accès aux soins publics. Pour elle, s’attaquer uniquement aux plateformes numériques, sans adresser les manques structurels dans l’environnement familial, revient à ignorer le cœur du problème.

Caroline Goldman a donné son avis par rapport aux messages véhiculés par la série Adolescence.

Un accompagnement plutôt qu’une interdiction pure

La psychologue Amélie Boukhobza, spécialisée dans les interactions des jeunes avec le monde digital, met en garde contre une approche trop radicale. Bloquer l’accès aux réseaux sociaux ne ferait, selon elle, que repousser les difficultés sans les résoudre. Elle insiste sur la nécessité d’accompagner les adolescents, en les aidant à se construire dans ces espaces numériques qu’ils occupent massivement.

Selon Boukhobza, les jeunes subissent une pression sociale constante liée à l’image, la popularité et la comparaison. Plutôt que de diaboliser les écrans, elle préconise une éducation à l’usage, sensible et responsable, afin que les adolescents puissent évoluer dans un cadre sécurisé, entourés d’adultes présents et formés.

Une série à voir… en famille

Quant à l’âge idéal pour regarder Adolescence, le psychopédagogue Bruno Humbeeck prône une approche bienveillante et progressive. Plutôt que d’interdire ou de fixer des restrictions d’âge rigides, il propose d’ouvrir le dialogue en visionnant la série en famille. Cela permettrait aux adolescents d’exprimer leurs ressentis et interrogations, tout en recevant l’éclairage des adultes présents.

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Humbeeck insiste sur le fait que comprendre le vécu de la jeunesse nécessite un échange intergénérationnel. Adolescence n’est pas qu’une fiction choquante, mais une base solide pour démarrer des conversations essentielles entre parents et enfants dans un climat d’écoute et de confiance.

Écouter les jeunes pour mieux les protéger

Stephen Graham et Jack Thorne ne cherchent pas seulement à divertir : leur ambition est d’ouvrir un espace de parole pour une génération souvent incomprise. À travers leur œuvre, ils veulent rendre visible la complexité de l’adolescence moderne, souvent fracturée entre solitude, pression sociale et détresse psychologique.

Dans un contexte où la santé mentale des jeunes devient un enjeu prioritaire, Adolescence intervient comme un outil de sensibilisation. Ses créateurs souhaitent que la série permette de redonner la parole aux adolescents, tout en offrant aux adultes des clés pour mieux comprendre les réalités de cette tranche de vie particulièrement vulnérable.

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