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Le rappeur Naza, connu pour son style festif et éloigné des querelles du rap français, se retrouve plongé dans une affaire inquiétante. Victime présumée de tentatives d’extorsion violentes, il aurait reçu des menaces alarmantes liées à un réseau criminel connu, la DZ Mafia, déjà impliqué dans une autre affaire très médiatisée.
Des méthodes de plus en plus violentes dans le milieu rap
L’affaire éclate peu de temps après un événement tragique qui a frappé le monde du rap : la tentative de meurtre présumée contre le rappeur SCH à La Grande-Motte durant l’été 2024. Une voiture, supposément destinée à l’artiste marseillais, a été criblée de balles, causant la mort d’un de ses proches. L’enquête du parquet de Marseille a mis en lumière une pression exercée par le gang DZ Mafia, qui aurait réclamé une somme d’argent significative à SCH. Ce dernier aurait refusé de céder, ce qui aurait motivé cette attaque.
Sur cette affaire précise, pas moins de 44 personnes ont été mises en examen, certaines avec des liens présumés à des réseaux violents opérant depuis la prison des Baumettes, un lieu emblématique des dérives criminelles marseillaises.
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Des menaces inquiétantes contre Naza
Quelques mois plus tard, c’est Naza qui se retrouve à son tour dans le viseur. Le 4 avril, son manager reçoit une première vidéo glaçante : un inconnu revendique son appartenance à la DZ Mafia et exige 20 000 euros. Selon les informations obtenues, ce message aurait été pris très au sérieux, les forces de l’ordre considérant la menace comme potentiellement crédible.
Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Une semaine plus tard seulement, une nouvelle demande choquante est adressée à l’entourage du rappeur. Cette fois, le montant grimpe à 300 000 euros. Les individus menaçants affirment qu’ils feront irruption durant un concert de Naza prévu le soir-même s’ils ne reçoivent pas l’argent. Bien que le concert ait finalement eu lieu sans incident, l’affaire a été jugée suffisamment sérieuse pour que le parquet de Bobigny ouvre une enquête pour extorsion en bande organisée.
Une véritable DZ Mafia ou une imposture criminelle ?
Si le nom de la DZ Mafia fait frémir, les enquêteurs restent prudents quant à l’identité réelle de ses supposés membres. Plusieurs sources policières évoquent une possible « contrefaçon » : certains individus se feraient passer pour des membres du gang afin d’inspirer la peur et extorquer des sommes colossales à des artistes ou à des commerçants.
Un cas similaire avait déjà attiré l’attention des autorités : un homme avait réussi à extorquer 250 000 euros à une victime en se présentant comme membre de la DZ Mafia, sans qu’aucun lien réel avec le groupe ne puisse être prouvé. Ce genre de manœuvre utilise la réputation sulfureuse du gang pour manipuler la peur et forcer les victimes à céder sous la pression.
Les artistes face à un climat de plus en plus anxiogène
Alors que la violence semblait concentrée dans certains territoires, elle gagne désormais les scènes de concert et les coulisses de l’industrie musicale. Naza n’est pas un rappeur réputé pour ses prises de position violentes ou ses clashs, ce qui rend l’affaire d’autant plus marquante. Son entrée dans ce cercle d’artistes menacés décrit un climat tendu : l’intimidation devient monnaie courante, et la peur un outil économique.
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Cette situation alarmante soulève des questions sur la protection des artistes en France. Plus largement, elle révèle que même ceux qui choisissent de rester à l’écart des polémiques ou des rivalités peuvent être entraînés dans des histoires de gangs, souvent sans y être mêlés à l’origine. Dans le cas de Naza, les enquêteurs cherchent toujours à savoir s’il s’agit d’une véritable attaque émanant du gang marseillais, ou d’un stratagème opportuniste utilisé pour exploiter son succès.