Le dioxyde de titane est un composé d'oxygène et de titane, qu'on retrouve dans la nature et qui est aussi fabriqué industriellement. C'est également un pigment utilisé comme opacifiant et un photocatalyseur utilisé dans la dépollution. Depuis des années, la toxicité de ce produit a toujours été l'objet de débats. Après avoir refusé son interdiction en 2016, l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (AESA) vient de revoir sa position.
View this post on Instagram
La fin des controverses à propos du dioxyde de titane
En raison de ses propriétés blanchissantes et opacifiantes, le dioxyde de titane est utilisé comme colorant dans de nombreux produits alimentaires, notamment les confiseries, les pâtisseries, les soupes etc. Malgré le fait que ce produit ait fait l'objet de nombreuses controverses, l'Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire (AESA) avait décidé en septembre 2016 que « les données disponibles ne font pas apparaître de danger pour les consommateurs ».
Toutefois, l'AESA a exigé des études supplémentaires après cette décision. À l'issu des résultats de ces études, le régulateur européen a dû revoir sa position, et estime depuis le 6 mai 2021 que « le dioxyde de titane n'est plus considéré comme sûr en tant qu'additif alimentaire ». Les débats à propos de ce colorant n'ont donc plus lieu d'être car il est désormais officiellement reconnu comme une substance susceptible d'être cancérigène pour les consommateurs.
Le dioxyde de titane va donc bientôt être banni de nos assiettes. Les États membres de l'UE ont donné leur accord, pour interdire ce colorant comme additif alimentaire, dès 2022.
Un choix qui conforte la position de la france
L'interdiction de cet additif qui se profile, est une très grande satisfaction pour les ONG. Karine Jacquemert, directrice générale de l'association Foodwatch déclare que : « clairement, c'est une victoire sur la santé, sur les lobbys de la chimie, une victoire pour la protection des consommateurs ».
Cette victoire est également une victoire pour paris, qui avait dû plaider, pratiquement seul, pour le retrait de cet additif, utilisé comme colorant dans les plats préparés, les pâtisseries industrielles ou encore les chocolats. Rappelons aussi que la France est le seul pays de l'Union à en avoir interdit son usage dans l'alimentation. Cette décision fut annoncée par Bruno Le maire, en avril 2019, après un avis rendu par l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail. Cet avis soulignait les propriétés génotoxiques du produit.
View this post on Instagram
L'industrie pharmaceutique, épargnée par cette interdiction
L'Institut National de la Recherche Agronomique avait démontré en 2020, que les nanoparticules présentes dans le dioxyde de titane, pouvaient traverser le placenta de la femme enceinte et contaminer le fœtus. L'utilisation de ce produit continue toutefois dans l'industrie pharmaceutique, pour la confection des médicaments.
Les autorités estiment ainsi « prévenir toute pénurie » de produits médicaux dans ce domaine. Le dioxyde de titane continue donc d'être utilisé dans la fabrication de dentifrices, et dans certains produits cosmétiques, où l'inscription de la mention « nano » est obligatoire.