Après les charges liées à son agenda politique, la maire de la ville capitale doit aussi prendre à bras le corps, d'autres dossiers sensibles pour assainir la réputation de son fauteuil municipale. En mars dernier, un mouvement de contestation, déplorant l'état délabré de la ville. En peu de mois, ce mouvement a acquis de force en devenant surtout viral sur les réseaux sociaux.
View this post on Instagram
C'est un mouvement salutaire : des personnalités viennent en renfort à saccageparis
Week-end dernier, c'est le monsieur patrimoine du gouvernement et proche ami d'Anne Hidalgo qui révélait ses ambitions de faire ses adieux à Paris, et pour cause, il fustigeait le quotidien désagréable d'un Paris « poubelle ». Dans Le Parisien, Stéphane Bern adoubait SaccageParis, un mouvement né sur twitter qui mène la vie dure à la maire de Paris, depuis mars dernier.
Chaque jour, on retrouve des dizaines de photos et de vidéos accompagnées de cet hashtag montrant notamment en exergue les poubelles éventrées, la chaussée défoncée, les chantiers laissés en jachère, le nouveau mobilier urbain brocardé, etc.
Il revient logiquement de chercher à savoir qui est derrière ce mouvement. Des avatars mystérieux. Paname Propre, Paris bise art, RER jusqu'à la mer, JDSE sont les pseudos des internautes qui s'expriment chaque jour sous cette bannière sur la twitter, comme l'indique Le Parisien. Mais on retrouve aussi de vrais noms, voire des célébrités. En dehors de Stéphane Bern, on trouve Laurence Parisot, Bernard de la Villardière, Max Guazzini, qui apportent leur soutien au mouvement.
« Ils ont raison de dire que la capitale est dégueulasse, mal gérée, congestionnée. La mairie a tout fait pour le diaboliser, mais c'est un mouvement salutaire. Il a l'immense mérite de libérer la colère d'amoureux de Paris comme moi, qui n'en peuvent plus de la voir se dégrader. Je ne les connais pas, mais je leur dis bravo ! », déclare Max Guazzini dans les colonnes du Parisien.
View this post on Instagram
Le Parisien débusque les activistes masqués
Pour en savoir davantage sur saccageParis, Le Parisien a donné rendez-vous dans un café à ces internautes masqués qui répondent les uns après les autres. Paname propre est le seul à ne pas vouloir donner son nom.
En effet, c'est Paname Propre qui nous fait remonter les origines de ce mouvement contestataire. « Je ressentais un malaise diffus quand je marchais dans la capitale, raconte ce cadre dans le privé de 53 ans, dont vingt à Paris. Tout me semblait sale, déglingué, rapiécé, abandonné. Ça faisait déjà quelques années que je constatais les dégâts, mais j'avais fini par m'habituer. Après les confinements, cela m'a tellement sauté aux yeux que je me suis mis en tête de le dénoncer publiquement ».
Avec cette conviction de tout dévoiler, il crée un compte sur Twitter en février, et tente #JeveuxParisPropre qui ne prend pas. Fin mars, il lance le mot Saccage, « choisi parce qu'il implique une action volontaire, ce qui est le cas de la maire et de ses alliés ».
Les figures de ce mouvement se contactent par messages privés, au printemps, créent ensuite des groupes sur WhatsApp et décident de se rencontrer. C'est le 12 septembre, jour de l'annonce par Anne Hidalgo de sa candidature à Rouen, qu'ils se structurent en lançant un site Web.