Le procès suite à l’attentat meurtrier de 2015 en cours
La revue Charlie Hebdo décide avec conviction de republier des images litigieuses du Prophète Mahomet la veille du procès. « Nous ne coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais » martelait Riss dans ce numéro.
Une publication sans hésitation la veille du procès litigieux
Gérard Biard rédacteur en chef de l’hebdo français déclare que ces caricatures encore méconnues par bon nombre de jeunes sont en effet « le mobile du crime ». Alors, la revue a choisi sans atermoiement ces images polémiques, car elles représentent une pièce à conviction utile au procès.
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Le procès est déclenché le mercredi 2 septembre suite à l’évènement tragique du 7 janvier 2015 faisant succomber 12 victimes. À titre de rappel, une attaque terroriste est dirigée contre Charlie Hebdo suite à la publication de caricatures du prophète Mahomet. Les inculpés dans cette affaire sont au nombre de 14 et la fin du procès désigné à la fin novembre en décidera de leurs sorts.
Des caricatures polémiques du prophète Mahomet
Après la publication des caricatures au Danemark, plusieurs États musulmans ont manifesté violemment leurs mécontentements. En reprenant ces images, l’hebdo français est également devenu la cible de critiques et d’attaque djihadiste.
Republication des caricatures et re-débats à la con sur fallait-il ou pas ? Le @SNJ_national a appelé toutes les rédactions à publier la nouvelle Une de Charlie. Mais au vu de la première revue de presse de Juin, pas sûr que ça marche vraiment… https://t.co/LCvAq2CQVm
— Charlie Hebdo (@Charlie_Hebdo_) September 2, 2020
Si l’on revenait au fait : la presse danoise Jyllands-Posten a publié douze dessins du prophète Mahomet dans un numéro apparu en septembre 2005. Ces images litigieuses montraient d’abord le prophète trimballant une bombe et non un turban. Puis, un personnage lançant un couteau à deux femmes se couvrant de voiles noirs. L’année 2006, le dessinateur de Charlie Hebdo Cabu a repris ces caricatures dans leur numéro « Tout ça pour ça ». D’ailleurs, le regretté artiste faisait partie des victimes de l’assassinat djihadiste dressé contre la revue en janvier 2015.
Blasphème ou pas : les opinions sont controversées
D’un côté, l’Islam sunnite condamne cette représentation de blasphème passible de peine de mort. En revanche, le Président français ne semble pas partager cet avis en prônant la liberté d’expression et de presse.
La représentation du prophète est soumise à des conditions
Ni le Coran ni la sunna n’interdisent la reproduction en image du prophète Mahomet. Cependant, ils se méfient de ces représentations et les associent aux idoles. De même, ils condamnent les faiseurs d’images comme singeant l’œuvre de Dieu et insufflant l’âme à une matière sculptée. Par ailleurs, ces représentations sont exclues des mosquées, mais cela n’empêche pas les profanes de les afficher dans les rues ou chez eux.
Donc, le Pakistan a condamné la publication des caricatures dans l’hebdo française comme une insulte au prophète Mahomet et passible de peine de mort. Face à cette dénonciation, le Président de CFCM (Conseil français du Culte Musulman) a invité les sunnites à « ignorer » cette republication des images par Charlie Hebdo.
L’avis du Président français
Le chef d’État français Emmanuel Macron interpellé lors d’une conférence de presse au Liban manifeste sa position dans cette affaire Charlie Hebdo. Pour lui, la revue est libre de blasphémer et qu’il n’avait aucun jugement à apporter sur le choix éditorial d’un magazine. Dans ce communiqué du mardi 1 Er septembre, Emmanuel Macron a déclaré pour la seconde fois ce droit de blasphémer.
Numéro spécial : Tout ça pour ça.
Retrouvez :
👉 Un florilège des charognards du 7 janvier 2015
👉 Procès : la parole aux familles
👉 Sondage exclusif @IfopOpinion : la liberté d'expression c'est important, mais…Disponible dès demain ! pic.twitter.com/NyiTmva6Kr
— Charlie Hebdo (@Charlie_Hebdo_) September 1, 2020
En rappel, la première fois où il a eu à se prononcer à ce sujet était l’affaire Mila. Suite à des menaces contre l’Islam par cette adolescente, celle-ci devenait la victime de harcèlement et de menace de mort dans les réseaux sociaux. Pour cette raison, elle a dû quitter son lycée. Mais selon le Président, la France se doit de protéger la liberté d’expression et de blasphème.