Un débat qui fait mouche
Si l'objectif en commun est d'éviter une deuxième vague, la contribution de chacun dans la lutte contre ce virus doit être de mise. En plus du respect des gestes barrières, le port du masque est vivement conseillé. D'ailleurs, c'est obligatoire dans la majorité des grandes villes européennes.
Il existe différents types de masques qu'on peut utiliser. Pourtant, quelques-uns se démarquent du lot. Si les masques en tissus n'assurent qu'une protection de moins de 90 %, les masques FFP2 ou FFP3 peuvent assurer une protection de plus de 95 %. Pourtant, ces masques sont habituellement destinés à un usage professionnel et le coût d'acquisition est assez élevé. Les masques chirurgicaux deviennent alors des solutions évidentes. Si le prix d'une boîte coûte moins de 2 € et que chaque pièce coûte 10 à 20 centimes, il est très prisé par le grand public.
Pourtant, une nouvelle vague de pollution envahit chaque ville. Après les mégots de cigarettes et les déchets en plastiques, places aux masques chirurgicaux. Si ces produits sont destinés à un usage unique, certains les jettent partout. Pour lutter contre cette nouvelle forme de pollution, quelques personnes (dont des professionnels de santé) conseillent le lavage des masques chirurgicaux. Une pratique dénoncée par certains scientifiques, mais approuvée par d'autres.
Les masques chirurgicaux possèdent un pouvoir de filtration élevé grâce à une couche appelée Melt Brown et une charge électrostatique mise en place sur chaque masque. Cette charge électrostatique disparaît au contact de l'humidité. Une utilisation de plus de 4 heures aura tendance à l'humidifier. Le masque perd alors une grande partie de sa capacité de protection. C'est pour cette raison que les scientifiques agréent l'usage unique.
Le Melt Brown arrive à filtrer plus de 95 % des particules de 3 microns et la charge électrostatique peut filtrer autant de particules de 0,1 micron. Si la taille d'un virion du coronavirus est de à 0,125 micro (en moyenne), le masque sera très efficace avant le lavage et perd une grande partie de son efficacité après. Il est tout de même important de noter que certains virions mesurent 0,06 micron. Cette protection n'est pas donc garantie même avec un nouveau masque.
Même si le lavage ôte une grande partie de la capacité de production du masque, d'autres facteurs doivent aussi être pris en compte dans la propagation du virus. En plus des contacts directs ou indirects (objets touchés par un malade), les postillons sont aussi des moyens de transmissions du coronavirus. Chaque postillon peut atteindre toutes les personnes de moins de 1 mètre du malade. Une distance très réduite si ce dernier porte lui aussi un masque (même lavé). Si deux personnes, l'une malade et l'autre non, portent toutes les deux un masque chirurgical déjà lavé, mais respectent la distanciation sociale, le risque de transmission du virus est fortement réduit.
Verdict : on doit le laver ou non ?
Le lavage de votre masque chirurgical est conseillé afin de réduire la pollution des masques. Cependant, si vous êtes souvent exposés au virus (travail dans le domaine de la santé, du commerce…), l'usage d'un nouveau masque toutes les 4 heures est conseillé.
Toutefois, si vous n'êtes pas concerné par une exposition en permanence, le port d'un masque lavé n'est pas prohibé. Dans les deux cas, il faut toujours respecter les gestes barrières et la distanciation sociale.
Il faut tout de même veiller à ne pas jeter les masques usagés partout tout en évitant le gaspillage. La santé est très importante, mais l'environnement ne doit pas être négligé.