L’annulation par l’Australie du contrat de livraison des sous-marins français au profit des navires américains agite toujours la classe politique. Après avoir condamné la trahison des États-Unis, l’opposition française s’en prend à Emmanuel Macron.
En effet, le chef de l’État accepte la main tendue de son homologue américain qui souhaite une réconciliation entre les deux alliés traditionnels. Sauf que cette attitude d’Emmanuel Macron ne passe pas chez l’opposition qui ne mâche pas ses mots pour fustiger ce comportement.
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« Macron a capitulé »
La première réaction suite à ce coup de fil entre Emmanuel Macron et Joe Biden vient des insoumis. Après avoir dénoncé la politique de caporalisation des Américains suite à l’annulation dudit contrat, Jean-Luc Mélenchon revient à la charge. « Ça y est ! Macron a capitulé sans condition devant Biden », a-t-il posté sur son compte tweeter. Le candidat de la France insoumise parle d’une France humiliée.« Macron remet sa laisse à la France humiliée », a-t-il complété.
Du côté du Rassemblement national, Marine Le Pen préfère ironiser ce retournement de situation.« Dans le domaine de la préservation de notre indépendance et de notre fierté, avec Emmanuel Macron, le pire est toujours sûr ! », peut-on lire sur son compte tweeter. Elle insiste tout de même sur la mise en place d’une commission d’enquête pour clarifier le dossier. Une proposition partagée par Rachid Temal, le sénateur socialiste qui s’interroge sur ce relâchement d’Emmanuel Macron après son coup de fil.
« Si je comprends bien un simple coup de fil de Biden à Macron lui annonçant en avant-première l’éviction de la France du contrat du siècle aurait suffi ?! Ce n’est pas sérieux », a-t-il tweeté.
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« Dirigeant paillasson »
Le président de Debout la France ! Nicolas Dupont-Aignan emploie les mots forts pour dénoncer ce rabaissement d’Emmanuel Macron. Pour le souverainiste, le chef de l’État préfère se préoccuper des intérêts d’autrui plutôt que ceux de son pays. « Après l’humiliation et la déroute, Emmanuel Macron déjà dans la “réconciliation”. “Dirigeant paillasson qui préfère son alignement sur des intérêts étrangers que de défendre sa Nation”, a-t-il écrit sur son compte tweeter.
À droite, c’est Damien Abad, le président du groupe des députés LR qui s’exprime. Moins acerbe que les autres, le parlementaire juge la conversation entre les deux présidents utiles. Cependant, il attend des actes concrets pour accompagner ce dégel diplomatique. “Une conversation utile et nécessaire, mais qui ne peut pas être suffisante”. “Ce qu’il nous faut maintenant, ce sont des actes concrets pour montrer que les États-Unis considèrent la France au rang qu’elle mérite”, explique-t-il sur rfi.
Fabien Roussel, quant à lui, ne s’inscrit pas dans ce registre. Très critique, il considère qu’Emmanuel Macron a “fait preuve d’une extrême naïveté et il fait le choix que la France reste un pays aligné derrière les États-Unis”.“Les États-Unis viennent de décider de transférer la technologie de l’uranium enrichi à l’Australie, dans une zone où il y a beaucoup de tensions. C‘est un acte grave dans la course à l’armement nucléaire”, assure le secrétaire national du Parti communiste français sur Public Sénat.