Nous connaissons tous Emily Ratajkowski pour son apparition très remarquée dans le célèbre clip de Robin Thicke, et pour son rôle dans Gone Girl.
Mais bien avant de déployer sa carrière d'actrice hollywoodienne, Emily Ratajkowski travaillait surtout en tant que modèle photo, son corps atypique faisant d'elle un sujet très prisé par les photographes de l'époque.
En 2012, son agent, une femme avec qui elle travaillait déjà depuis plusieurs années, lui propose une séance de photo en lingerie au domicile du photographe Jonathan Leder. Ce dernier, habitant à l'époque au nord de New York dans les Catskills, avait d'ailleurs offert d'héberger le modèle et de prendre en charge les frais de transport pour faciliter le shooting photo.
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De la séance photo au black-out
Arrivée sur les lieux du shooting, Emily Ratajkowski avoue s'être sentie soulagée par la présence féminine de la maquilleuse.
La séance de shooting débute par des photos en lingerie, mais il est déjà tard, et la maquilleuse finit par aller se coucher, laissant alors Emily Ratajkowski seule devant l'objectif du photographe.
Ce soir là, elle garde le souvenir d'une longue soirée de travail durant laquelle, les verres de vin s'enchaînent pour détendre l'atmosphère, puis c'est le trou noir : “à la seconde où j'ai laissé tomber mes vêtements, une partie de moi s'est dissociée. J'ai commencé à flotter en-dehors de moi…”.
Le mannequin raconte alors qu'elle se réveille quelques heures plus tard nue et blottie dans une couverture, allongée sur le canapé à côté du photographe encore habillé. Confuse, elle a du mal à identifier ce qui est en train de se passer et comment elle en est arrivée là : “Je me souviens de ses doigts soudainement à l'intérieur de moi […] Ça me faisait vraiment, vraiment mal.”
Instinctivement, elle attrape le poignet du photographe pour le repousser de force et celui-ci se lève brusquement pour disparaître à l'étage supérieur.
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Totalement déboussolée, Emily raconte avoir alors ressenti un profond et intense mal de tête, et que sa bouche était si sèche qu'elle avait du mal à la refermer. Elle finira par aller se coucher, tremblante de peur, dans la chambre où a eu lieu le shooting quelques heures auparavant.
Le mannequin a par la suite décidé d'enterrer ce souvenir douloureux et d'aller de l'avant.
Le recueil photographique qui a remis l'histoire au goût du jour
Ces clichées initialement réalisées pour la revue “Darius”, ont été récemment publié par le Jonathan Leder sous la forme d'un recueil photographique sans aucun accord de la part du modèle. L'occasion pour elle de revenir sur ce triste souvenir et d'essayer de se faire justice elle-même.
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Lors de sa première interview à la suite de la tribune publiée par Emily Ratajkowski, le photographe Jonathan Leder ne cherchera même pas à démentir les accusations, tant elles lui paraissent “enfantines et farfelues”. Il se permettra même d'ajouter comme si cela pouvait justifier n'importe quelle agression : “Vous savez de qui ont parle là ? C'est là fille qui sautait à moitié nue dans le clip de Robin Thicke. Et vous voulez vraiment nous faire croire que c'est une victime ?”
Un démenti sous couvert de Slut Shaming qui passe assez mal à une époque où les accusations d'agressions sexuelles se multiplient dans le monde du show-business, et où l'opinion publique, grâce au mouvement #MeToo, a de plus en plus de mal à tolérer la culpabilisation des victimes d'agressions sexuelles.
Cette affaire a malheureusement pour l'instant été classée sans suite, faute de recours légal de la part du mannequin.