Après la chute de Kaboul aux mains des Talibans, la france, à l'image de nombreux autres pays a pris l'engagement d'accorder l'asile à quelques collaborateurs.
Cependant, leur accueil dans les différentes communes françaises pour leur insertion tarde à se concrétiser. Voilà pourquoi la ministre de la citoyenneté, Marlène Schiappa a lancé un appel aux maires, à prendre la part qui leur revient dans l'accueil des migrants. Un rappel à l'ordre que les élus locaux n'ont pas du tout apprécié.
Des élus locaux irrités montent au créneau
C'est par le biais d'un courrier en date de 27 Août que la ministre déléguée à la citoyenneté, Marlène Schiappa, s'est adressée à la maire de Nantes, Johanna Roland pour lui rappeler ses engagements sur les réfugiés afghans. En effet, huit jours plus tôt, la maire socialiste avait annoncé sa disponibilité à en accueillir quelques uns, après la prise de la capitale d'Afghanistan.
« Je constate que votre offre de service n'a pas suivi d'effet. Nous ne pouvons repousser ces promesses face à l'urgence de la situation. Nous nous devons d'agir vite, ensemble, pour leur offrir un cadre d'accueil humain et digne », a écrit la ministre à sa destinataire, l'invitant à se rapprocher de la préfecture. Une note qui n'a franchement pas plu à la maire.
« Je découvre avec stupeur que votre préoccupation première est de scruter l'implication des collectivités locales, dont celle de Nantes. La ville est mobilisée aux côtés de l'Etat depuis des années lorsqu'il s'agit de mettre à l'abri des personnes, bien que cela ne révèle pas de sa compétence ».
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L'Etat rappelé à remplir son rôle
La ville de Nantes n'est pas la seule concernée par la correspondance de la ministre de la citoyenneté. À peu près vingt milles autres villes ont accusé réception d'une lettre du genre à en croire les affirmations de l'association France Urbaine. « Marlène Schiappa nous faisait la leçon. Les élus étaient estomaqués et en colère », a indiqué Johanna Rolland, la présidente de l'association.
Dans un courrier estampillé par douze maires de différents bords politiques notamment ceux de Paris, Rennes, Nantes, Cherbourg et Caen, les élus ont rappelé à l'Etat ce qui relève de ses compétences. « L'hébergement d'urgence reste une compétence de l'Etat et les collectivités locales ne sauraient se substituer à lui, au risque de la confusion des rôles ». Dans la même correspondance les signataires disent « unanimement choqués par une méconnaissance de la réalité des engagements des uns et des autres », tout en dénonçant un manque de respect de la part de la ministre.
Toutefois, les maires ont réaffirmé leur volonté de travailler en étroite collaboration avec les services de l'Etat. « Les métropoles doivent être associées des futures politiques d'intégration des réfugiés en France ».
De l'autre côté, l'entourage de la ministre Schiappa persiste. Joint ce mardi 14 septembre, il demande toujours aux élus de mettre en application leurs promesses.
« Certains élus font de la politique politicienne, en prenant des engagements devant les caméras, mais en traînant des pieds quand il s'agit de contractualiser avec les préfets. C'est-à-dire, par exemple, qu'ils se sont contentés des places payées à 100 % par l'État, sans vouloir engager de fonds ou d'initiatives. Au nom du gouvernement, la ministre les a courtoisement invités à concrétiser leurs promesses. Il n'y a pas lieu de s'offusquer», a estimé l'entourage de la ministre.