Depuis l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale pour le personnel soignant, le nombre de soignants dans les hôpitaux est constamment en diminution. Les mécontents sont de plus en plus nombreux dans les établissements de soins. Les sages-femmes, les infirmiers anesthésistes, les aide-soignants sont réunis pour réclamer une meilleure reconnaissance de leur service.
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De plus en plus de personnels soignants envisagent une reconversion professionnelle !
De nombreux établissements médicaux de la Seine et de Juul ont affiché des informations sur la grève. Anesthésistes, infirmières, sages-femmes et aide-soignants sont tous en grève, exigeant des ressources humaines accrues, mais le plus important est la reconnaissance de leurs services. À ce propos, lundi matin, Karim Mameri, président du Conseil de l’Association des infirmiers de Seine-Maritime et Earl était l’invité de France Bleu Normandie où il a apporté son opinion.
« On a toujours cru que les hôpitaux résisteraient, que les hôpitaux seront les ultimes remparts, mais aujourd’hui le personnel soignant est très fatigué. Malgré la présence de Ségur de la Santé, il y a encore beaucoup de professionnels qui croient et constatent que leurs services ne sont pas reconnus.
Par exemple en France, il y a près de 10 800 infirmières anesthésistes. Ce sont ces infirmières qui travaillent avec des anesthésistes pour réaliser des anesthésies au bloc opératoire, intervenir dans les SMUR, et effectuer des transferts interhospitaliers à travers la France pendant la COVID-19. Ces infirmières se rendent compte que malgré leurs engagements et leur forte technicité, les efforts qu’ils déploient ne sont pas valorisés. » a affirmé l’invité, Karim Mameri.
Les soignants demandent de renfort
À l’occasion du Ségur de la Santé, plusieurs millions d’euros ont été débloqués, et le personnel soignant a reçu une augmentation de salaire nette de 183 euros par mois, mais, pour Karim Mameri, ils manquent encore de gratitude. « La France dispose d’un meilleur système de santé et des professionnels hautement qualifiés. Mais le salaire est inférieur à la moyenne et se classe dernier. Certes, les 183 euros sont importants, mais ils ne suffisent largement pas, car nous n’atteignons que la moyenne des autres pays. S’il n’y a aucune infirmière anesthésiste, les blocs opératoires et les hôpitaux ne pourront pas opérer. Nous avons besoin de plus de soignants, c’est sûr, la pénibilité et la difficulté du travail d’aujourd’hui se font beaucoup sentir, et nous avons besoin de plus d’employés pour mieux soigner ».
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Des soignants prêts à aller jusqu’au bout
Face à la cinquième vague de covid-19 qui menace en France, « les hôpitaux publics doivent insister, et nous insisterons. Nous sommes des soignants, et nous resterons avec eux jusqu’au bout. Mais il faut aussi écouter les professionnels de santé quand ils réclament des choses nécessaires ».
« Plusieurs soignants mettent les voiles et changent d’emploi. La crise du coronavirus a toujours été un accélérateur. L’Administration générale de la santé a fait savoir à tous les professionnels de santé que les conditions hivernales peuvent compliquer les choses et que les hôpitaux sont en difficulté. Ce qui manque aujourd’hui, ce sont des praticiens et cela peut rendre les choses difficiles », a conclu Karim Mameri.