Introduction du passe sanitaire, obligation vaccinale imposée à certains corps professionnels – notamment les soignants -, et bientôt tous les Français dans l’obligation de se faire vacciner ? Cette extrémité est bien envisageable dans les dispositifs ouvragés par le gouvernement, bien que récemment, une étude de l’Institut Pasteur ait tenté de prouver l’imminence d’une cinquième vague malgré la vaccination. Depuis août, la question en cours de débat au sénat.
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Le groupe PS préconise l’obligation vaccinale au sénat
L’obligation vaccinale est au centre des débats depuis quelques mois. Mais quelle serait sa pertinence si déjà plus de 68 % de la population a déjà son schéma vaccinal à jour ? En effet, c’est le président Emmanuel Macron lui-même qui effleurait les possibilités d’une obligation vaccinale selon que la situation sanitaire l’exige lors de son allocution télévisée en date de 12 juillet.
Cependant, cette issue n’a pas encore reçu la caution ni du sénat ni du gouvernement, à l’instant. Dans l’émission Grand Jury le 29 août dernier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attela, a juste estimé que cette possibilité « pouvait venir à un moment ».
Pour écourter les débats d’idée, le groupe PS a joué les cartes sur table en déposant une proposition de loi au sénat, « instaurant la vaccination obligatoire contre le SARS-CoV-2 ». Le groupe estime, en effet, que le vaccin reste le seul chemin à ce jour « pour sortir d’une politique de sécurité sanitaire et entrer enfin dans une politique de santé publique clairement assumée ».
Joint pas nos confrères d’Ouest-France, le président du groupe PS au Sénat, Patrick Kenner, va apporter des précisions sur cet élan du groupe qu’il dirige. « Va-t-on vivre comme ça avec des semi-libertés pendant encore longtemps, avec un passe sanitaire qui fracture la société, des tests PCR qui vont devenir payants, alors que l’on sait aujourd’hui que le vrai moyen, c’est la vaccination ? La liberté individuelle de certains ne peut pas mettre en péril la sécurité collective de toute une nation », a-t-il jugé.
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Au moins 90 % de vaccinés pour faire face au variant Delta
Il est clair que le flux de la population vers les vaccinodromes a non seulement diminué, mais il a aussi commencé par stagner depuis un certain moment. Ce constat fait en France est tout aussi valable pour toute l’Europe alors qu’en réalité, l’OMS recommande « une couverture vaccinale de 80 % pour tourner la page de la pandémie ».
Dans cette même perspective, l’Académie nationale de médecine évoque « la nécessité de compléter rapidement la couverture vaccinale pour atteindre l’immunité collective » en remplaçant au plus tôt le pass sanitaire par un passe vaccinal ».
Mais face à un variant Delta qui est plus transmissible que son prédécesseur Alpha, l’hypothèse qu’il diminue l’efficacité des vaccins sort souvent dans les débats scientifiques. L’Institut Pasteur dans sa dernière modélisation l’a d’ailleurs prouvé. Ce dernier signale que la capacité de réduction des risques des vaccins estimés à 80 % en juin a chuté à 60 % en septembre. La mesure palliative qu’il a recommandée est celle d’en arriver à vacciner à hauteur de 95 % les plus âgés de 60 ans.