La montée en puissance de Eric Zemmour fait couler l'encre. Chez nos voisins européens et d'outre-Atlantique le polémiste oscille entre fascination, crainte et étonnement. À quelques mois de l'échéance électorale, la portée du discours de Eric Zemmour capte l'attention des médias étrangers. Tout récemment, un sondage réalisé par Harris Interactive, l'ex-éditorialiste du Figaro, affiche 17 % des intentions de vote au compteur et vole ainsi la vedette à la téméraire Marine Le Pen. Va-t-il réaliser un coup à la Donald Trump ? En tout cas ; cela semble bien parti pour être le cas.
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Zemmour, la météorite
Au-delà des frontières françaises, Eric Zemmour fait parler de lui et de sa probable candidature pour l'élection présidentielle de 2022. « Alors que Marine Le Pen — cheffe du Rassemblement national — a tenté d'atténuer l'image raciste de son parti, Eric Zemmour cherche à radicaliser, provoquer et encadrer le débat autour de ses propres obsessions », écrit The Economist dans un article récemment publié sur le polémiste.
Le quotidien américain tente de faire jet de lumière sur le secret de succès du polémiste : « une reconnaissance intellectuelle doublée d'un populisme grossier qui permet de recueillir le vote bourgeois ultra-catholique ainsi que l'électorat de la classe ouvrière », a-t-il détaillé. Pour les Américains, Eric Zemmour est un « trouble-fête » qui vient pour chambouler cette campagne présidentielle qui s'annonce « méchante » et conflictuelle », alors que le New York Times le prend pour un météorite qui met la politique française « sens dessus dessous ».
Cette semaine, en Italie, le journal Corriere della Serra s'y est allé de la même façon en qualifiant l'écrivain de « cyclone qui frappe l'élection présidentielle française ». L'organe de presse poursuit en soulignant que la cote de popularité actuelle d'Eric Zemmour est plus importante que celle de l'actuel président en 2017.
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Eric Zemmour, le bâton dans les roues de Le Pen
Chez les Allemands, l'ascension médiatique d'Eric Zemmour est à prendre avec une pincette. Le journal hebdomadaire Die Zeit le qualifie d'ailleurs de « Donald Trump de France » cherchant alors à comprendre comment un « candidat sans programme ni parti » est considéré comme le plus en vue en France.
Au-delà de son ambition d'incarner Donald Trump en France, le journaliste anglais, John Lichfield estime que le polémiste s'affirme davantage comme un certain Nigel Farage français, l'ex-chef du Parti de l'Indépendance du Royaume-Uni. « Son objectif, je crois, est de détruire Marine Le Pen déjà en train de s'effacer pour ouvrir un espace à un nouveau mouvement capable de gagner en 2027, couvrant l'extrême droite et les plus dures de la droite traditionnelle », écrit le journaliste sur le site Politico.
Le même ton du côté du journal conservateur britannique, The Spectator qui intransigeant, a titré : « Eric Zemmour est en train de manger Marine Le Pen toute crue ». Selon l'hebdomadaire britannique, le succès politique d'Eric Zemmour dans l'arène politique français s'explique par l'échec des différents partis politiques traditionnels qui ne seraient plus à l'écoute des Français. « On pourrait même aller jusqu'à dire que Zemmour est la voix de la majorité silencieuse », a analysé le journaliste Gavin Mortimer.