Les Républicains sont en plein processus de désignation de leur candidat pour la présidentielle de 2022. Le débat sur l'organisation ou non d'une primaire sera tranché ce samedi 25 septembre. Cependant, le bureau du parti souhaite introduire un amendement dans les statuts pouvant lui permettre de révoquer le candidat désigné en cas de problème. Ce qui met ainsi le candidat dans une position inconfortable.
Amendement Fillon
C'est l'expression trouvée par un élu parlementaire de droite pour nommer cette proposition que le bureau du parti souhaite insérer dans les statuts. Cet amendement est motivé par la situation à laquelle s'était confronté le parti en 2017. Pour rappel, après avoir surclassé ses adversaires (nicolas sarkozy et Alain Jupé) aux primaires, François Fillon avait eu à sa trousse la justice. Le plus révélateur est l'affaire des emplois fictifs de son épouse Penelope Fillon ainsi que l'affaire des costumes.
Ses révélations ont fait dérailler complètement la campagne de l'ancien Premier ministre qui était pourtant donné comme le grand favori de cette présidentielle de 2017. De même, le Parti a eu toutes les difficultés à le contraindre de renoncer, vu qu'il était en chute libre dans les sondages. Les responsables de LR à l'époque voudraient le fait remplacer par Alain Jupé qui était arrivé deuxième aux primaires. Mais François Fillon est allé jusqu'au bout puisqu'il n'y avait aucune disposition légale pour le contrecarrer. « J'y suis, j'y reste », avait-il répondu à tous.
C'est pour donc éviter qu'une telle situation se reproduise que les dirigeants du parti souhaitent introduire une possibilité de révocation dans les statuts. « Dans l'hypothèse où le Bureau politique constaterait que le candidat désigné ne peut, pour quelque raison que ce soit, rester porteur de ce choix, la procédure (de désignation) pourrait être, sur décision du conseil national, à nouveau engagée ». C'est ainsi que cet amendement est formulé. Cependant, une ambiguïté suscite quelques interrogations sur cette proposition d'amendement.
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Le flou
Si cette disposition est jugée pertinente par le bureau politique du parti, celle-ci manque de précision selon certains militants. D'une simple interprétation, cet amendement autorise le parti à démettre le candidat pour« quelque raison que ce soit », bien que ce dernier soit légalement désigné. C'est justement au niveau des raisons qui pourront déclencher une procédure de déchéance que le débat se situe.
Le président du parti Christian Jacob n'a également pas pu apporter une précision sur cette question. Il répond : « Quand le candidat est empêché pour une raison ou une autre ». Une explication qui ne convainc pas certainement les journalistes. Certains militants souhaitent qu'une liste des motifs soit clairement établie afin d'éviter des confusions. Cela permettrait d'être plus situé avec précision sur les cas dans lesquels un candidat peut être démis de son statut.
Cet amendement n'est pas encore en vigueur. Il sera soumis aux militants ce samedi 25 septembre lors du congrès du parti. C'est également à cette occasion qu'une décision définitive sera prise quant à l'organisation ou non d'une primaire.