Les responsables du parti LR étaient en réunion le 7 septembre pour statuer sur l'organisation d'une primaire ouverte ou fermée. À l'issue de cette rencontre, les dirigeants du parti laissent le soin aux militants de choisir la forme que doit prendre la primaire. Une procédure que fustige Arnaud Benedetti, professeur associé à l'Université de Paris-Sorbonne.
La droite tergiverse toujours sur le choix d'un candidat en vue de la prochaine présentielle. Afin de décider de la méthode appropriée à choisir pour une primaire consensuelle, les responsables du parti se sont donné rendez-vous le 7 septembre pour une réunion. Malheureusement, cette rencontre n'a accouché d'aucune décision concrète. Ainsi, dans le communiqué final, il est décidé que le parti s'en remette aux militants qui doivent décider s'il aura une primaire fermée ou ouverte.
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Une preuve de la démission ou du patriotisme
Selon Arnaud Benedetti, le fait de laisser le soin aux militants de définir le format que doit prendre la primaire peut être interprété sous deux angles. Le premier angle traduit l'incapacité de l'état-major à s'entendre. Ce qui s'explique par « le défaut de gouvernance et une grande incertitude »,
D'après le rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire, que les responsables décident de laisser les militants trancher sur la ligne du parti n'est pas chose surprenante. Cependant, que les enjeux d'organisation soient soumis aux adhérents est la preuve d'une grande fragilité dont souffre la direction du parti. Pour Arnaud Benedetti, la responsabilité en premier lieu des dirigeants d'une formation politique est de fixer les règles du jeu, sauf si toute cette scène à laquelle on assiste depuis quelques semaines à droite est orchestrée sciemment.
En effet, selon le professeur associé à l'Université Paris-Sorbonne, les décisions prises par les responsables LR souffrent d'un flottement qui donne l'impression des dirigeants qui veulent gagner du temps. Ainsi, ils considèrent les militants comme une échappatoire, faute d'une capacité décisionnelle.
Par ailleurs, le choix de laisser les adhérents décider du format de la primaire pourrait être aussi la preuve du patriotisme du parti d'après Arnaud Benedetti. Cependant, dans une telle circonstance, on pourrait insinuer que les responsables ont voulu éviter le traumatisme vécu au cours de la primaire de 2016.
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Déficit de légitimité des candidats, l'autre raison du cafouillage
Selon Arnaud Benedetti, chaque circonstance avec ses résolutions. « Les Républicains pensent résoudre leur problème d'offre et d'incarnation via le dispositif des primaires. La réalité, c'est qu'autant en 2016, il s'agissait de partager les marques fortes (Jupé, Sarkozy, Fillon) disposant d'une habilitation peu contestable à se revendiquer présidentiable », a-t-il analysé.
Le professeur associé à l'Université Paris-Sorbonne estime que les marques en compétition pour cette fois-ci sont moins convaincantes et moins habilitées. De même, leur « présidentialité » souffre d'un déficit de légitimité. Cela pourrait être lié au parcours de chacun deux et aussi au charisme de leur génération. Pour Arnaud Benedetti, un Xavier Bertrand, un Michel Barnier ou une Valérie Pécresse ne pourrait pas être comparé à un Alain Jupé, un nicolas sarkozy ou encore un François Fillon.