A six mois des élections présidentielles 2022, l'utilisation des médias de masse par les candidats et les partis politiques est de plus en plus grandissante. Cette surexploitation médiatique suscite des interrogations quant à l'influence des médias dans le processus électoral.
Les médias, porte-voix des candidats
Sur les chaines télé, les radios ou sur internet, les candidats se servent de tous les moyens possibles pour se faire entendre. Le débat public à l'approche des élections porte sur des thématiques de choix qui intéresse le peuple français. L'audience est donc énorme. La meilleure façon de se prononcer avec la certitude de se faire entendre en tant que candidat serait de profiter des canaux d'informations de masse.
Certains candidats ayant découvert le pot aux roses s'en délectent. Éric Zemmour est l'exemple parfait. Le potentiel candidat à ce scrutin de 2022 apparait dans de nombreuses émissions. Il intervient sur des sujets qui touchent la sensibilité. Ces émissions sont donc constamment relayées. En témoignent les déclarations d'un responsable de la majorité : « J'ai fait une heure de BFM hier. C'était une heure de Zemmour sous tous les angles possibles ». Les médias apparaissent comme outil de prédilection en cette période où la compétition s'annonce serrée.
Un baromètre pour les sondages
Les médias aident dans les enquêtes d'opinion. En effet, une forte présence dans les médias pourrait changer l'opinion du public. La percée de Zemmour dans les sondages en est une preuve. Un nouveau sondage publié ce mercredi 20 octobre par Harris Interactive l'affiche encore comme le deuxième homme des élections.
L'ancien chroniqueur de CNews recueille jusqu'à 18 % des intentions de vote alors qu'il n'est toujours pas un candidat officiel aux élections. Selon les classements, il distance Marine Le Pen qui est créditée de 16 % des intentions de vote. Contrairement aux autres candidats, il aurait su comment tourner à son avantage les médias. Les instituts de sondages affirment d'ailleurs qu'ils l'intègrent aux sondages parce qu'il est présent dans les médias.
L'exploitation des médias n'est pas le seul moyen pour se faire une place dans cette élection. Il y a certes les meetings, le porte-à-porte et les opérations de tractage. Cependant, il faut reconnaitre que les médias représentent une force qui participe à la popularisation d'un candidat.
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Les médias imposent l'orientation des débats
Les médias grand public ont une forte influence. Selon Mathieu Gallard, directeur de recherches à l'institut Ipsos, « les médias jouent un rôle en façonnant le climat dans lequel vont se dérouler les élections ». Les médias ont en vérité plus de liberté à évoquer des sujets hautement polémiques (l'immigration, le nucléaire, la crise sanitaire, etc.) En ce sens, Christian Delporte, historien des médias rappelle que « l'immigration, ça parle à l'effet contrairement au social qui est plus théorique et pourtant c'est la question du pouvoir d'achat qui est en tête des Français pas l'immigration. »
Les questions écologiques et sociales n'émergent pas beaucoup dans les débats. Ceci parce qu'à force de ressasser les mêmes informations tous les jours ces chaines dictent l'agenda médiatique. Le citoyen n'aurait donc pas la capacité de se protéger contre l'endoctrinement. Une situation qui pourrait fausser le débat politique et influencer les résultats.