A la surprise générale, le second tour du congrès républicain se déroulera entre Eric Ciotti et Valérie Pécresse. Les deux concurrents ont chacun raflé respectivement 25,60 % et 25 % des voix, lors du premier tour. Les deux favoris, Michel Barnier et Xavier Bertrand ont connu une défaite amère avec 23,9 et 22,4 % des suffrages suivi de très loin par Philippe Juin.
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La victoire de l'aile sécuritaire : la surprise Ciotti
Tout le monde le reconnaissait que le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, qui incarnait l'aile sécuritaire du parti, avait conduit une stratégique campagne interne. Mais les analystes étaient loin de l'imaginer se qualifier au second tour, et surtout terminer en tête au premier tour. « Ne jamais croire que l'Histoire est écrite d'avance, ne jamais se résoudre, croire en la france », écrivait l'intéressé en référence à la victoire napoléonienne d'Austerlitz, le 2 décembre 1805. Mais certainement pensait-il également à lui et à ce scrutin.
Très précis dans les débats, le député a su conquérir des adhérents d'un parti qui s'est droitisé, avec l'éloignement progressif et ininterrompu de son aile modérée. Dernier en date à quitter la droite pour passer au centre : Christian Estrosi, maire de Nice et justement rival local d'Éric Ciotti. Le premier en tête du congrès électif des Républicains avait un autre atout : sa fidélité partisane et la présidence de la fédération des Alpes-Maritimes, la deuxième du parti après celle de paris.
En toute logique, cette réussite fait lumière sur l'évolution idéologique de la droite. Puisque le programme d'Éric Ciotti est truffé de marqueurs de l'extrême droite : la suppression du droit du sol au profit du seul droit du sang ; la préférence nationale et européenne sur l'emploi, les allocations sociales et le logement. Et pour finir : la création d'un « Guantánamo à la française » pour les terroristes.
En 2017, tout comme Laurent Wauquiez, il avait d'ailleurs voté blanc ou nul au second tour de la présidentielle de 2017, refusant de prendre parti entre emmanuel macron et marine le pen. Mais récemment, il a évoqué qu'il voterait sans doute en faveur d'Éric Zemmour contre le président de la République.
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Valérie Pécresse, la grande favorite
Sauf nouvelle surprise, la présidente du conseil régional d'Île-de-France est désormais la favorite pour représenter la droite à l'élection présidentielle de 2022. Valérie Pécresse a immédiatement reçu les soutiens de Xavier Bertrand, de Philippe Juin et de Michel Barnier. Le Savoyard s'est toutefois contenté d'indiquer qu'elle était « la mieux préparée pour gagner l'élection présidentielle ».
Valérie Pécresse a sans doute également profité de l'échec de Michel Barnier, trop concentré sur une campagne trop à droite par rapport à ses convictions europhiles. De son côté, dans les débats politiques la présidente de la région d'Ile-de-France a marqué des points en étant souvent à l'offensive.
Par ailleurs, défaite est particulièrement lourde pour Xavier Bertrand, qui prépare depuis longtemps sa candidature présidentielle et avait longuement hésité à passer par une primaire populaire. Les adhérents n'ont donc pas tenu compte des sondages actuels, qui font de lui le seul à talonner les deux candidats d'extrême droite, Éric Zemmour et Marine Le Pen.